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20 décembre 2025

Aujourd’hui encore : l’aide publique au développement s’effondre. Comment préserver la solidarité internationale ?

Aujourd’hui encore, dans de nombreux pays, si l’accès à l’eau, à l’énergie, à l’alimentation, à l’éducation ou à la santé repose d’abord sur les politiques publiques et les acteurs locaux, l’aide publique au développement demeure un soutien essentiel pour renforcer ces efforts et soutenir les populations les plus vulnérables.

Aujourd’hui encore, ce soutien vital vacille. En cette Journée internationale de la solidarité humaine, il est plus que jamais nécessaire d’aller plus loin pour comprendre l’ampleur de la crise actuelle et rappeler combien la solidarité internationale constitue un pilier de stabilité mondiale, de justice sociale et de résilience climatique.

Depuis deux ans, la trajectoire de l’APD en France comme dans le monde s’est inversée. Dès 2024, le Geres alertait sur un recul historique : l’aide française diminuait sous son niveau de 2020 et devenait la mission la plus affectée par les coupes budgétaires de l’État, avec une baisse de 742 millions d’euros selon l’analyse publiée à l’époque. Pourtant, la loi de 2021 engageait la France à atteindre 0,7 % de son RNB pour la solidarité internationale d’ici 2025. 

Un an plus tard, l’étude conduite par Coordination SUD avec 62 organisations de solidarité internationale confirme que la crise ne relève plus d’un incident ponctuel, mais d’une transformation structurelle du financement du développement. L’enquête met en évidence une contraction de 583 millions d’euros de financements publics en 2025 pour les organisations interrogées, dont 95 millions en provenance des bailleurs français. Ces chiffres, notent les auteur·rices, ne représentent qu’une fraction du recul réel, probablement deux à trois fois plus élevé une fois extrapolé à l’ensemble du secteur.

Aux côtés de Coordination SUD, le Geres relaie et soutient cette mobilisation essentielle pour défendre la solidarité internationale.

L’effondrement de l’APD : un choc humain, social et organisationnel

Ces décisions budgétaires ont un impact direct sur les personnes les plus vulnérables à travers le monde. L’abandon ou la révision de 1 280 projets ont affecté jusqu’à 15 millions de personnes dans l’accès à l’alimentation, à l’eau, à l’hygiène, à la santé primaire ou aux droits humains. 

Le choc est également organisationnel. 10 000 emplois pourraient être supprimés dans les structures françaises ou leurs partenaires locaux, conséquence directe de la perte de financements structurels et de long terme. 4 900 suppressions de postes ont déjà été recensées à l’automne 2025, une réduction d’effectifs qui fragilise durablement la capacité de réponse humanitaire et de développement dans des contextes de crise toujours plus complexes. Cette déstructuration entraîne une perte d’expertise, une fracture générationnelle dans les métiers du développement et un effritement des alliances avec les organisations locales, pourtant essentielles à la localisation de l’aide.

Au-delà des chiffres, c’est la philosophie même de la solidarité internationale qui vacille. L’aide au développement s’éloigne progressivement des populations les plus vulnérables, alors même que les besoins explosent sous l’effet des conflits, du changement climatique et de la montée des inégalités. Les ONG se trouvent désormais contraintes de privilégier l’urgence au détriment du long terme : maintenir des activités vitales tout en renonçant à la prévention, au renforcement de capacités, à l’éducation, à l’égalité de genre ou à la résilience climatique. C’est l’un des paradoxes les plus dangereux : sauver aujourd’hui en sacrifiant demain. Une forme de « gouvernance de survie », qui empêche toute planification et rend les organisations extrêmement vulnérables aux aléas politiques et financiers.

Aller plus loin : un choix politique et citoyen essentiel

Pourtant, des marges d’action existent. Plusieurs voix rappellent que des mécanismes fiscaux tels que la taxe sur les billets d’avion ou la taxe sur les transactions financières pourraient être renforcés, leur rendement rehaussé, et leurs recettes entièrement allouées à la solidarité internationale — une proposition portée à la fois par les ONG, et par de nombreuses personnalités du secteur. D’autres pistes reposent sur la mutualisation entre organisations, la diversification des financements privés, une gouvernance co-construite avec les partenaires locaux, ou encore la production systématique de données d’impact pour nourrir un plaidoyer fondé sur des preuves.

Aujourd’hui encore, la solidarité internationale fait face à des choix déterminants. Aller plus loin, ce n’est pas seulement restaurer des budgets ; c’est réaffirmer que l’aide publique au développement ne relève ni de la charité ni de l’opportunité politique, mais d’une exigence de justice mondiale et d’interdépendance assumée. C’est reconnaître que l’effondrement de l’APD n’affecte pas seulement « ailleurs » : il fragilise notre capacité collective à répondre aux crises sanitaires, climatiques et géopolitiques qui nous touchent toutes et tous.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, le message est clair : la solidarité n’est pas une variable d’ajustement. Elle est un socle, et l’un des rares leviers dont nous disposons encore pour construire un avenir commun, durable et désirable. Pour le Geres, cette solidarité se traduit par une transition énergétique juste, qui s’inscrit dans la diversité des actions soutenues par l’aide publique au développement. Aujourd’hui encore, et plus que jamais, nous devons aller plus loin, pour que l’énergie devienne un droit, et non un privilège.

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