Des besoins énergétiques urgents dans un territoire à fort potentiel

Contexte et enjeux

Les régions de Saint-Louis et Matam comptent respectivement 1,1 million et 700 000 habitants, dont environ une moitié de ruraux. Si le taux moyen d’électrification est en augmentation, de fortes disparités géographiques persistent. Ainsi, en moyenne un ménage rural sur deux reste aujourd’hui sans électricité dans ces régions.

Au-delà de l’accès, la qualité du service électrique reste très inégale selon les zones. Elle pèse sur les ménages, mais aussi sur les opérateurs économiques, en particulier les unités de transformation de produits agropastoraux (riz, pêche, lait, céréales…). Ces acteurs rencontrent de fortes difficultés à développer leur activité en raison d’un service inadapté : puissance insuffisante, coupures fréquentes, manque de fiabilité.

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Par ailleurs, le bois et le charbon de bois restent les principales sources d’énergie pour la cuisson, utilisés respectivement par 72 % et 44 % des ménages, malgré la forte pression sur les ressources forestières dans cette région sahélienne.

Pour autant, la région offre des potentialités énergétiques importantes, notamment solaire ou issues de la biomasse (résidus agricoles, déjections animales), encore sous-exploitées. Le Partenariat a initié depuis plusieurs années l’installation de biodigesteurs pour la fourniture de chaleur à partir des déchets organiques locaux.

Soutenir les dynamiques locales d’accès à l’énergie

Objectifs et solutions proposées

Le PAER, porté localement par l’association Le Partenariat et les ARD, vise la diffusion des énergies renouvelables sur les territoires des régions de Saint-Louis et Matam, à destination des ménages, des opérateurs économiques et des organisations paysannes.

En place depuis 2017, le programme a pour ambition de :

• Mettre en place les conditions institutionnelles favorables à une promotion effective des énergies renouvelables par les acteurs locaux en adéquation avec les besoins et les ressources du territoire ;
• Renforcer et soutenir l’émergence d’une offre locale d’entreprises sociales et solidaires, capables de proposer des solutions biogaz et solaires adaptées, performantes et accessibles ;
• Favoriser la diffusion des énergies renouvelables auprès des opérateurs économiques et des ménages, notamment dans les zones rurales et isolées.

Le soutien du Geres au cœur des initiatives locales

Action du Geres

Le Geres est intervenu sur plusieurs volets du programme :

• La formation des équipes du Partenariat et de l’ARD de Saint-Louis à la réalisation d’un diagnostic énergie et d’un atlas énergétiques de la région. Basés sur une enquête détaillée auprès de plus de 2 000 ménages, ces outils ont permis l’élaboration, coordonnée par l’ARD, d’un Plan d’Action régional. Ces productions contribuent à relancer la concertation locale autour des enjeux énergétiques, dans le cadre de la dynamique impulsée par le PAER. 
• La formation des équipes du Partenariat et des ARD sur les dimensionnements de centrales solaires pour les usagers productifs de l’électricité.
• Le soutien technique et méthodologique à l’implantation de plusieurs plateformes énergétiques :
  • À Cas-Cas, une plateforme de type pompage solaire d’une puissance de 16,5 kWc permet l’irrigation d’un périmètre maraîcher de 40 hectares, exploité par un groupement d’intérêt économique (GIE) de près de 500 femmes. Trois techniciens sont formés pour assurer la maintenance, et un comité de gestion a été mis en place afin de garantir une gouvernance durable de l’infrastructure. Fort du succès de cette première installation, le modèle a été reproduit à Mboumba.
  • À Mbiddi, une plateforme hybride a été mise en place, combinant 16 kWc de panneaux solaires, un système de stockage de 80 kWh et un groupe électrogène d’appoint de 20 kVA. Ce dispositif, inspiré du concept de Zone d’Activités Électrifiée (ZAE) développé par le Geres au Mali, permet aujourd’hui à 12 entreprises locales de proposer de nouveaux services à plus de 6 000 habitant·e·s, dans une zone éloignée des centres urbains. Ce modèle a été répliqué à Ganina, où une deuxième ZAE a été développée. Elle est gérée par le même opérateur que la ZAE de Mbiddi, Souleymane Diallo, qui enregistre des résultats très positifs et souhaite désormais déployer le concept à plus large échelle au Sénégal.

Les documents de projet, une synthèse, l’évaluation et le diagnostic énergétique sont à retrouver sur le site de l’ONG Le Partenariat

Étendre un modèle d’accès à l’énergie au service du développement économique

Vision
Le Geres souhaite poursuivre cette dynamique en répliquant le modèle des ZAE dans d’autres territoires du Sénégal.

L’objectif : favoriser l’émergence d’un opérateur local de mini-réseaux solaires au service des usages productifs de l’énergie.

Pour y parvenir, le Geres continue d’agir aux côtés de l’ONG Le Partenariat, de l’ARD et de l’ONG luxembourgeoise ADA, avec l’ambition de lancer de nouveaux projets et de renforcer l’accès à l’énergie tout en soutenant le développement économique local.

Les partenaires

• Le Partenariat
• Agences Régionales de Développement de Saint-Louis et Matam