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9 avril 2020

Sous le soleil provençal, des serres bioclimatiques pour une exploitation agricole autonome et écoresponsable

Impulsé dès janvier 2016 en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur avec l’aide du Geres, du bureau d’études Agrithermic et du Groupe de recherche en agriculture biologique (GRAB), le concept de serre bioclimatique séduit de plus en plus les exploitants. À la fois écologique et économique, il permet à la serre de se réguler avec l’énergie solaire. Début 2020, 685 m² de serres ont été finalisées dont six exploitations pilotes ont menées via 5 technologies différentes. Principes et témoignages.

Preuve d’un engouement croissant : en mars dernier, une soixantaine de professionnels, producteurs, pépiniéristes en herbes et étudiants de la région répondaient présents lors d’une visite organisée par Bio de Provence sous la serre bioclimatique de Marie Moyet, pépiniériste bio à Aubagne.

L’objectif est de « capter, stocker lors des périodes ensoleillées pour enfin restituer la chaleur durant la nuit et les périodes nuageuses », nous explique Marc Glass, chargé de projet Energie au Geres et intervenant principal ce jour-là.

« Cela fait maintenant 4 ans que je fonctionne avec une serre bioclimatique et pour moi, ce système me permet d’obtenir des plants précoces, de sécuriser ma production et, plus largement, de pérenniser mon activité. »

…nous témoigne Marie, propriétaire spécialisée dans les plants potagers, fleurs auxiliaires et aromatiques auprès des professionnels.

« Il y a aussi une forme de tranquillité pour les exploitants. » complète Marc Glass, en charge également de toute la partie thermique du projet (…) S’il gèle dans une serre traditionnelle, il arrive que l’on doive se déplacer la nuit pour réguler le chauffage. Avec une serre bioclimatique, les exploitant·e·s peuvent dormir sur leurs deux oreilles puisque le gel est quasi inexistant. »

Genèse d’un modèle agricole 100% écoresponsable

À l’origine de cette idée ingénieuse, il faut voyager jusqu’en Asie du Nord et tout particulièrement dans la chaîne de l’Himalaya.

Confrontée aux températures très froides la nuit (jusqu’à -20°C en hiver) et exposée au grand taux d’ensoleillement de jour, la région décide dans les années 90/2000 de redynamiser la culture des serres classiques en proposant un modèle fondé sur l’aspect passif du soleil. Résultat : l’exploitation agricole devient alors possible grâce à la chaleur solaire restituée et ce, même avec des températures froides en extérieur la nuit.

Une décennie plus tard, le concept germe doucement dans sud de la France. C’est au tour de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur de se prêter à l’exercice. Et ça marche.

Petit précis d’une serre bioclimatique

Grâce au soleil, nous obtenons alors 2 types d’énergies, nécessaires à l’auto-régulation de la serre. À savoir :

  • L’énergie radiative: il s’agit des rayons solaires qui viennent percuter la masse thermique et cette masse thermique permet de stocker cette chaleur. Dans le cas de la serre de Marie Moyet, le terme « masse thermique » se traduit par un mur de fûts remplis d’eau et peints en noir. Une couleur qui favorise le captage de la chaleur.
  • L’énergie d’ambiance: une énergie captée via la température ambiante de la serre. L’eau du fût est réchauffée par l’air ambiant.

Avant de se lancer dans l’installation d’une serre bioclimatique, cinq points importants sont à prendre en compte selon Marc Glass :

  • La serre, bien sûr ;
  • Se trouver dans une région où la couverture nuageuse est faible ;
  • Fabriquer une bonne masse thermique (ex : bidon, fût d’eau ou mur en pierre peint en noir) ;
  • Avoir une bonne isolation pour pouvoir maintenir cette chaleur quand il fait froid mais aussi faire attention à bien orienter la serre : l’idéal étant Est-Ouest (ici, comme celle de Marie Moyet)
  • Mettre en place une ventilation efficiente qui permette d’aérer en été et en mi-saison pour éviter le trop plein d’humidité ;

Depuis 2016, le Geres a notamment suivi six exploitations de serres. Toutes sont utilisées principalement pour la culture de plants mais suivent des modèles différents. À ce jour, il en existe cinq sortes :

  • Serre tunnel / multichapelle avec stockage sous tablette
  • Serre 3 murs avec mur d’eau au nord
  • Serre 3 murs avec mur nord porteur / stockeur
  • Serre tunnel avec mur d’eau au nord
  • Serre multichapelle cloisonnée avec mur d’eau au nord

Aujourd’hui, grâce à l’ensemble des données collectées depuis 4 ans, nous pouvons conclure que toutes les serres bioclimatiques disposent d’un delta allant de 6°C jusqu’à 15-20°C entre la température extérieure et intérieure.

Autrement dit, s’il fait -10°C dehors, il fera 5°C dedans. Et tout cela, sans électricité ni fuel ou gaz (ou énergies fossiles).

Nous sommes d’ailleurs fiers de pouvoir dire qu’aucune d’entre elle n’a eu de températures négatives sur les 3 dernières années.

Un projet rendu possible avec le financement de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) ainsi qu’aux Fonds de dotation Itancia.

En savoir plus sur l’accompagnement du Geres dans la dissémination des serres bioclimatiques en région Provence Alpes Côte d’Azur.

Article rédigé par Anna Revert

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